Thursday, October 8, 2009

Pour que le temps revienne encore

Pour que le temps revienne encore

Douce période d’enfance quand nous courions encore les pistes d’Akradio
Joyeux moments d’insouciance quand nous fouillions les forêts du Banco
Où es-tu passé, ô doux temps insaisissable, dans notre mémoire si vite passée?
Pour que revienne encore ce temps naïf qui, autrefois, nous faisait tout chasser.

Il me reste encore ce temps si beau où dans les rues d’Adjamé et de Dabou
Nous passions, Yves et autres amis des heures et des ivresses jugées tabou
Mais, nous étions si jeunes et si beaux. Si jeunes et si friands de ce temps
Si grands et si immortels que tout le reste était vent, purée et oui, embêtant.

Pour que le temps revienne encore, quand je donnai mon premier et niais baiser
Pour que le temps revienne encore, quand je criai mon premier soupir de joie
A la vue de Bénédicte, celle que je n’aurai plus jamais aimée, loin de ma foi
A la vue du temps des perles, aux douces nuitées infinies qui faisaient jaser

Reviens-nous encore temps poussière qui coule et s’écoule avec nos larmes
Temps immortel, temps jadis, temps autant doux qui enflamme le lendemain
Viens nous bercer de tes belles berceuses puisées depuis les rives de Parme
Avec tes bras remplis de bonheurs toujours insondables pour un autre matin

Pour que demain impénétrable et plein d’espoir arrive toujours au bon moment
Sonne temps, les moments d’une belle époque passée et qui vire à l’avenir
Sonne temps, les instants inoubliables d’une assurance nouvelle sur le néant
Quand tu ramènes nos doux souvenirs et les rends en un futur qui fait sourire.

Plaine


Coupé-décalé


Coupé-décalé

Il faut faroter, ils sont bien arrivés.
C’est pas petit boucan, ils sont sapés.
Un décalement à la Rue Princesse
Où la musique règne sans cesse

Farotement, farotement, farotement
Avec ses grands borôs d’enjaillement
Et la Jet Set, tu as vu ma pointinini ?
Ça, je te dis, ce pour teuuh la go petini

Il faut travailler, et puis décaler
Les ray-ban en plein obscur
Le collant qui manque de péter
Voilà le boucantier pur et dur

Cigare aux lèvres, le regard intense
Un pas en avant, la main qui danse
Et les billets de banque, vraiment !
C’est le courage du travaillement

Il faut couper. Couper les autres
Pour réjouir les uns de la pègre
En toute vérité, en toute sagacité
Pour Douk Saga qui quitta la cité

Il faut sauver le couper décaler
C’est le genre qui nous fait aller
Dans Marcos, Willy et Deux-Plates
Qui se danse à Londres et aux States

Il faut faroter, mais ne jamais oublier
Que Babi, c’est bien la ville de la joie
Qui ne se laissera plus jamais lier
Comme dans les temps autrefois

J’ai besoin d’un sérieux atalakou
Où est passé DJ Mouloukoukou ?
Allez, tout le monde en position
Pour que le vin soit notre potion !

Versace, Big Manager, petit Momo
Lance la musique David Monsoh
Equilibrer, Molaré, coupé-décalé
Petit vélo, sagacité, on a travaillé

Plaine


Wednesday, October 7, 2009

vivre


Vivre

L'aventure qui me lorgne narquois du coin de l'œil
Ce soir, le temps s'est encore passé du grand soleil
Et les rues ont été désertées de mes meilleurs amis
Tous, un à un, ils ont fuit le silence dur et sont partis

Seul et pourtant, moi, je veux vivre mon amertume
Vivre de ma nostalgie, vivre lentement ma douleur
Vivre des opportunités passées à titre posthume
Vivre désormais au-delà et à jamais dans ma douceur

Soudain, dans l'élan du vide sauvage et inexpliqué
Une main tendue m'élève vers des lendemains sûrs
Les tambours de la victoire sonnent enfin, clairs et purs
Des sons de joie, jubilant de partout, ont comme tiqué

Moi, je vivrai. Des jours de longs rêves enfin réalisés
Vivre enfin mon bonheur d’enfant des brises marines
Vivre enfin mes origines célestes longtemps enlisées
Vivre enfin mes jours meilleurs le long des forêts fines

Mes enfants enfin retrouvés et qui ne savent plus dire papa
Dans leurs yeux perdus dans le temps, je compte leurs pas
Comme marchant sur une lune sans fond et sans tréfonds
Nous nous regardons de ce regard intime, immense et long

Je veux vivre encore ce temps des hameaux recouverts de vert
Je veux marcher le long de la rue, avec mes trois enfants
Mains dans la main en été, en automne comme en hiver
Quand les chants de noël berçaient nos douces nuits d’antan


Plaine

Hommage a Franck

Hommage à Franck

Est-il vrai que tu es parti pour ne plus jamais revenir ?
Pourtant tu me disais encore, en ce matin frileux d’hiver
Que tu partais au pays et que tu reviendrais sans périr
Mais, ce soir j’ai appris que ton espoir était du revers

On dit que les morts reçoivent toujours des belles homélies
Cela l’était aussi vrai pour toi, mais je n’y étais pas là, enfin
Pour rendre le dernier respect que mérite ton âme des impies
Quand l’aube céleste t’ouvre ses bras de joie et son nid divin

Nous ne parlerons plus Afrique, de ses voies et de ses maux
De ses fils et filles qui ont tant souffert le martyr du maitre
De ses leaders politiques qui oublient très vite nos fardeaux
Et qui se transforment très vite en bourreaux et en traitres

Tu inspirais respect de la gauche et admiration de la droite
Sans fard ni flamme aucuns, tu vivais ta petite vie tranquille
Loin des brumes et bruits des grands centres et des villes
Ta vie ici n’aurait pas été vaine, elle n’aurait pas été plate

Ceux qui t’ont connu se souviendront de cette voix hésitante
Qui tremble à chaque mot comme pour ne pas heurter l’autre
De compassion, tu débordes avec une forte patience enivrante.
Repose en paix Francky ! Tu auras vécu utile sur la poutre.

Tes enfants te pleurent encore. Elles te pleureront longtemps
Ta femme, si seule et si abandonnée pleurera éternellement
Ta douce terre natale revendiquera ton corps perdu ailleurs
Pour un fils immense qui ne sera jamais plus le leur.



Plaine





Tuesday, October 6, 2009

Au jour le jour

Au jour le jour

Minutes après minutes, heures après heures, le temps est au labeur
Il n’est plus ce temps de fléchir, de réfléchir ; debout, il faut s’en aller
L’hypothèque à payer, la note de voiture de ce mois à devoir honorer
Les enfants attendent, les parents et amis au pays sans pain ni beurre

Vivre comme l’immigrant dans un territoire hostile et impossible
Deux boulots pour tenir le coup des besoins toujours grandissants
Et le soir, il faut s’en aller pour l’université, rendant tout pénible
Ici la vie n’a de sens qu’au travail, à la sueur et au sacrifice du sang

De longues heures de route dans le métro, dans le bus ou dans le car
Dans la voiture, les embouteillages vous font ce clin d’œil frondeur
On y arrive pourtant, le temps d’un répit ; le corps comme au départ
Pour une autre journée de tension qui se termine toujours en douceur

Vendredi venu la pension devient soudainement maigre et insuffisante
Maman avait appelé avant-hier. La tante Alice est malade, souffrante
Courir pour le transfert d’argent clamé, courir pour le prévu et l’imprévu
Tour à tour, au jour le jour, le ciel s’étonne qu’il ne soit plus en vue.

Dans son regard perdu de ce matin, il sonde les flots des jours passés
A courir toujours vers un idéal promis qui se fait sans fin et sans fond
Vaut-il mieux retourner au pied du mont Nimba après toutes ses années ?
Non, vers un pays et un continent qui pleurent sans cesse ses fils perdus

Plaine



Montrose


Montrose

Sais-tu que dans ton jardin fleuri, j’ai planté de nouvelles roses ?
Qui chaque matin me saluent tendrement avec les rayons du soleil
J’adore parcourir les chemins balisés qui me mènent à Montrose
C’est là, en allant, que tous mes sens perdus trouvent leur doux éveil

Ils sont longs les chemins qui guident vers ton sourire étoilé
Mais l’idée de découvrir ton jardin de roses m’inonde de joie
Je ne manque plus de temps pour sentir ton arôme voilé
Que seul l’amour exhale et que l’œil ne voit et ne perçoit

Quand pourrai-je venir cueillir ces fleurs de pur parfum ?Quand pourrai-je sentir l’odeur immense de ce jardin ?
Faut-il attendre encore jusqu’au printemps prochain
Pour pouvoir savourer le miel frais du joli matin ?

Qu’ils sont si loin les sentiers qui mènent encore à Montrose
Les fragrances de ton regard ne m’ont plus donné le choix.
Quand le soir, assis au bord de la rive qui saoule la dose
De mon âme perdue dans ton haleine encore une fois.

Le vent a soufflé hier et les belles fleurs ont été secouées
Je ne pourrai plus t’en offrir ces roses de ton secret jardin
Comme la semaine passée dans la douleur, tous les deux brisés
Les chemins de Montrose aussi refusent de sourire ce matin

Lentement les fleurs repoussent, notre jardin commun s’éveille
Dans la splendeur profonde d’une soirée d’été qui nous caresse
Nous dégustons ces mets exquis d’ivoire qui te font merveille
Et me voir au fond de tes yeux cet amour grandissant sans cesse


Plaine






A l’ombre de ton amour


A l’ombre de ton amour

Le soir infini s’est couché ; l’ombre a pris le dessus
Et le temps qui filait s’est soudain estompé
Dans le clair de tes yeux fleuris, une lueur s’est conçue
Quand mon âme entière, à ta vue, a tremblé.
Refrain : A l’ombre de ton amour toujours si fort
Même dans la pénombre de la nuit, quand je dors
Tu me fais toujours revivre à la chaleur de ton corps
Rassuré comme un ange du futur, de demain et de mon sort

Je suis bien à l’ombre de ton amour, vaincu à jamais
Plus que toute autre victoire perdue en passant
Le temps à venir me reste encore tout chantant
Qui fait frémir ma tourelle de tes doux baisers
Refrain : A l’ombre de ton amour toujours si fort
Même dans la pénombre de la nuit, quand je dors
Tu me fais toujours revivre de la chaleur de ton corps
Rassuré comme un ange du futur, de demain et de mon sort

Demain sûrement n’est plus que vague mystère
Et, hier entièrement a perdu tout de son austère
Etant à l’ombre de ton amour protecteur
Je me sens fort en cette jungle comme un acteur

Plaine


Qui pourra l’arrêter?

Qui pourra l’arrêter?

Si jeune et si belle, le monde est maintenant à ses pieds
Elle marche avec assurance, folle et fière de ses seize ans
Tous les chemins qu’elle conquit sont désormais entiers
Les rues s’illuminent de sa beauté intacte et de pure enfant

Elle murmure sa chanson favorite que son ami Michel
Ne cesse de lui chanter depuis la douce nuit de miel
Elle garde au fond d’elle cette riche parure offerte
Par cet amant inconnu depuis la nuit de la grande fête

Elle aime marcher sous la fine pluie de juillet
Et admirer les oiseaux chanter sous le feuillet
Son cœur est encore en haleine pour l’amour
Mais, elle est si jeune quand elle compte les jours

Elle en voulait au monde, qui se plie vaincu à elle
Elle qui n’a ni arme, sinon ses belles ailes étendues.
Ses longues jambes détendues sonnent l’appel
Des jeunes garçons amoureux qui se sentent tous perdus

Qui pourra l’arrêter en hiver quand il fait si froid ?
Qui pourra l’aimer en été lorsqu’il fait si chaud ?
Qui pourra lui offrir des fleurs au printemps des rois ?
Sûrement un prince inconnu qui saura y mettre son sceau.

Plaine




Une pensée pour Eunice, ma fille

Une pensée pour Eunice, ma fille

C’était hier ton anniversaire et je n’ai pas appelé
Pour te chanter comme avant le joyeux anniversaire.
C’est vrai que je n’ai appelé, mais je n’ai pas oublié,
Car, dans mon cœur tu gis mieux plus qu’une aire.

Tu m’appelles papa, et moi, tu es ma princesse
Tu étais toujours si douce et de ta voix sans cesse
Tu voulais une poupée, une poupée au nom de Barbie
Toi qui vivais loin de moi dans ce lieu inconnu à Babi

Tellement j’aurais voulu te porter sur mes épaules
Tant je voulais tenir ta main quand je marche
Tout seul dans les rues vides de cette vaste métropole
Où tout est calme, silence, méfiance et pure dèche

Ce soir, quand je t’appellerai tu riras au gré du son,
Toujours comme au premier jour de l’âge
Belle et noire, de ce sourire qui ôte ma rage
Rage de t’avoir aimée une fois et pour de bon

Où étais-tu papa, quand tu avais promis appelé ?
Pourquoi suis-je resté éveillée à attendre ton nom
Et n’as-tu pas tenu ta promesse comme libellée ?
Pourtant moi j’ai attendu pour revoir ton don




Plaine

7 Abby Road


7 Abby Road

Comme un paradis perdu au milieu du feuillage
Tu te tiens fièrement loin du monde et du bruit.
Conservé sans doute des mixtures enivrantes
Tu fais la joie d’une longue attente indécise

Unique et déterminée, tu restes la belle du bal
Qui fait se jaser toute la ville, toute la soirée.
Personne n’est passé à tes côtés sans demander
Quel parfum tu portes ou encore qui a cousu ta robe ?

Mais tu n’es que Danville, la troisième de ta famille
Mais tu as été conçue d’amour et de passion noirs
Tu as été bâtie dans le temps divin incompris
Des impatients humains que nous sommes ici

Je voulais juste te dire que tu es belle et joviale
Tes occupants en sont conscients et te le rendent bien
Eux qui ne manquent pas d’occasion de nourrir ta foi
En te décorant chaque saison d’objets d’art et de raison

Tes belles fenêtres de cathédrale sont si majestueuses
Et font de Saint-Pierre la grande copie uniforme
Ils se tiennent encore dans l’admiration de tes espaces
De tes chambres immenses et infinies pour l’hospitalité


Plaine

Chant d’été pour Maud


Chant d’été pour Maud


Mine d’une beauté infinie, larguée sur le bleu des océans tropicaux
Tes yeux rappellent l’éclat d’un riche diamant noir forgé par le temps.
Comme un été, tu rallumes mes jours d’amours que je croyais sous les sceaux.
Dans la brise de ton élan, tes cheveux de charme rient au vent.

Tout commençait par la peau, ta peau si douce et veloutée, si frêle et satinée.
De tes mains si fines, tu exprimais en moi le désir ensoleillé de toute une vie.
Quand viendras-tu pour illuminer nos âmes d’hiver et de froides matinées ?
Le sable des plages à Saint-Marc se meurt depuis que tu es partie.

Marches-tu, quand tout en toi est rythme et mélodie, rythme et mélodie.
Pourtant, les jours sont si meilleurs ; chaque jour comme à samedi.
Danse, danse beauté ; ton cœur, si rempli d’amour est encore en haleine
Pourtant, tu restes sereine comme une reine dans une arène de laine.

Ma joie est si pleine quand je loge auprès de toi, ma complète
Et les carnavals d’Haïti manquent de tes belles larmes de joie
Et moi, j’imagine immortelle cette âme qui fait ma fête
Une fête que rien, ni personne ne peut en désarmer la foi.

Plaine

c'est la vie


C’est la vie !


Le chant du coq s’éloigne en ce petit matin
La belle fleur de la journée s’est fanée
Et le luisant soleil du jour s’est éteint
Comme les sombres larmes d’un damné
C’est la vie comme je ne l’ai jamais imaginée
C’est la fille que je n’ai jamais su aimer
Mais au fond de moi, je sais que tu souffrais
Au fond de toi, tu sais c’ que je voulais

Le voile si doucement a saisit l’aurore.
Et mon regard perdu resta sans fond
Je garderai encore secrets ces souvenirs d’or
Qui ont rythmé mes nuits sans son

Je n’aurai jamais su t’aimer vraiment avec l’élégance du monde
Jamais su t’appréhender avec cette peur intérieure qui sonde
Si, sûrement, à cette nuit unique où tu brillas plus que lumière
Lorsque dans la pénombre, tu fis vibrer mon âme entière

Et maintenant que je suis nu
Maintenant que tout est su
Je ne pourrais être vu
A défaut de m’avoir lu

Que je souffle mon dernier sanglot d’amour, c’est la vie
Que ces journées si belles deviennent si courtes, c’est la vie
Que plus jamais le rideau ne se ferme au dessus de moi, c’est la vie
Que mes larmes à toujours se dessèchent seules, c’est la vie

Il est vrai, je n’ai jamais su t’aimer. Pourtant, mes sens en émoi
Faisaient déborder mes flots plus que les vagues de la mer
Je t’aurais perdue à jamais si c’était encore la première fois
Mais, maintenant je crois que la vie peut être si courte et si amère.
C’est la vie et je n’aimerai que toi.

Plaine